Euro 2024: Engagement des Français, Errements des Italiens

Photo of author

Par Joan

Aux Français l’engagement, aux Italiens les errements – Euro 2024 – Italie

Mardi soir dernier, aux alentours de 23 heures, à l’Arena de Munich, l’équipe de France voyait son aventure allemande s’arrêter aux portes de la finale, éliminée par une Roja beaucoup plus conquérante et ambitieuse dans le jeu. Si dans l’Hexagone, les critiques ont immédiatement fusé sur le contenu proposé par les Bleus, la faille tactique de Didier Deschamps ou encore le rendement de Kylian Mbappé, à l’étranger, et notamment de l’autre côté des Alpes, ce sont surtout les prises de position contre l’extrême droite de Thuram, Konaté ou encore Koundé qui sont restées dans les mémoires.

Si certains se laissent à penser qu’il ne faut pas mélanger football et politique, en Italie, le gouvernement italien prouve tout le contraire, en faisant du calcio son nouveau cheval de bataille, au même titre que la culture et l’audiovisuel. Énième preuve après l’élimination de la Nazionale en huitièmes de finale face à la Suisse (0-2), où Giorgia Meloni a justifié cette élimination par « la présence trop importante de joueurs étrangers en Serie A ».

Une extrême droite dédiabolisée

À l’heure d’un football aseptisé, où chaque déclaration est scrutée, il est devenu rare de voir les joueurs prendre position sur des sujets dits politiques. « Les prises de parole des joueurs français sont admirables, car nous ne sommes pas habitués à voir cela, surtout pour dénoncer un parti politique. Il faut les féliciter. Ce sont des citoyens et ils ont le droit de dire ce qu’ils pensent, même si ça ne plaît pas à certains », argumente Mauro Berruto.

En Italie, alors que l’extrême droite est au pouvoir depuis bientôt deux ans, aucun international ne s’est clairement exprimé sur la situation. Mais pourquoi ce silence ? Selon l’ancien sélectionneur de la Nazionale de volley-ball, « on fait comprendre aux joueurs qu’ils doivent seulement bien jouer et qu’ils ne doivent surtout pas prendre position au niveau politique. »

Les nouvelles générations pour changer les choses

Pour Mauro Berruto, « premier sportif italien à siéger au Parlement italien », comme il aime le souligner, la prise de position des Bleus ne devrait néanmoins pas permettre d’avoir une prise de conscience réelle de l’autre côté des Alpes, du moins pas concernant les sportifs.

Une extrême droite dédiabolisée, un racisme banalisé, s’ajoute à cela l’absence de diversité dans les équipes nationales qui n’arrange pas les choses. « Nos voisins européens ont des sélections très mixtes avec de nombreux joueurs issus de l’immigration, ce qui n’est pas le cas en Italie. Alors forcément, sur les questions de racisme et de discrimination, les joueurs se sentent moins concernés », avance Mauro Berruto qui souhaite que les équipes de sports collectifs s’inspirent de la fédération d’athlétisme italienne qui a fait de la mixité sa force. « Le changement de mentalité viendra avec ces nouvelles générations qui ont grandi avec la mixité et comprennent que c’est une force », précise Berruto.

Source : www.sofoot.com